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Domaine étranger

La soupe me brûle les lèvres. Deux morceaux de patates se promènent sur le liquide chaud et épais. M. Rice s’approche de la table, lape de ses grosses babines les quelques miettes que j’ai laissées sur la table. Il est exactement vingt heures six et je n’en finis plus de manger ma soupe. La télévision marche seule dans la cuisine, à longueur de journée (je m’étais dit que ça m’éviterait de l’allumer à chaque fois que je rentre à la maison). Dans ces moments où je mets des minutes et des minutes à avaler une soupe qui devrait être normalement mangée en moins de soixante secondes, je repense. A quoi ?… à Jérôme. Cela fait un an que j’ai fini par croire que je m’étais guérie de lui. Quand plus aucune chanson ne me rappelait de souvenirs. Quand j’ai pu passer des journées entières sans penser constamment à lui. Et quand j’ai pu envisager d’aimer quelqu’un d’autre. Je vis.

« ...Augusten, autodidacte ambitieux et la vingtaine bien tapée, se trouve propulsé comme créatif dans l’univers impitoyable de la publicité à New-York... » Je m’étire langoureusement et j’éteins ce réveil qui me suit partout depuis plus de quarante ans. Je mets mon assiette de soupe d’hier au micro-onde et je pars me changer. J’hésite, mon tailleur bleu ou ma jupe bleue, en sachant que dans tous les cas, je dois être présentable, je ne dois pas être ridicule au self ce midi, je ne dois pas être envoyée à la corvée des poubelles parce que je suis la moins bien habillée, et c’est tout je crois. Je crois bien que je vais opter pour le tailleur bleu. Mon assiette m’attend lorsque je redescends. J’en bois trois cuillerées et puis je décide d’y aller.

La banque n’est même pas encore ouverte à cette heure matinale, mais les boulangeries et les pâtisseries le sont, elles. Je m’approche de la vitrine de l’une. J’y contemple des Paris-Brest, des éclairs au chocolat, des tartes à la framboise, des fondants à la crème... Je les adore, avec leur crème onctueuse et douce une fois portée à la bouche, cette mousse qui dégouline le long de l’appétissant gâteau... Finalement, j’opte pour la délicieuse, l’envoûtante et la craquante baguette traditionnelle.

Et c’est à ce moment que je vois notre cher directeur qui franchit la porte de sa banque. Il est magnifique. Jamais je n’ai vu homme aussi distingué. Il est petit, mais c’est ce qui fait tout son charme. Et puis sa façon de gérer son travail est remarquable. On ne peut pas être plus organisé que monsieur Gauthier. Hubert de son prénom. Et là, je ne sais pas pourquoi, on dirait que ce matin, il semble vouloir m’adresser la parole. Finalement, il repart, et me dit au passage :

« Béatrice, vous serez gentille, vous descendrez les poubelles ce matin. Martine ne l’a pas fait hier. »

Oh désespoir… Mon tailleur n’est donc pas à la hauteur. Tant pis, j’irai mercredi avec monsieur Rice, dans les rues de Paris, afin de trouver des vêtements qui ne me désignent pas toujours comme responsable des poubelles.

Des allées et venues à longueur de journée, voilà ce qu’est mon travail, et ça me plaît. J’aime rencontrer des gens, quels qu’ils soient, j’aime voir la valeur unique de chaque personne, j’aime contempler leur façon de réagir face à une même situation, cette réaction est toujours différente selon les gens.

J’aime le reflet que se donnent les personnes pour pouvoir apparaître un peu plus unique chaque fois. J’aime la fantaisie brutale de leur sac à main plein de froufrou ou de leur cravate noire à poids rouges. Et les personnes défilent, sous leurs costumes, leurs maquillages et leurs apparences, presque vraies.

Et puis vient le midi, heure où tout le personnel se retrouve dans le self, endroit caché de la banque. Et heureusement. Si les clients voyaient la tête de ce lieu, ils seraient obligatoirement dégoûtés de notre banque. C’est une pièce carrée, où se chevauchent tables, chaises et couverts. Même le directeur n’a pas le privilège d’avoir une table qui soit propre ou un peu ordonnée. Alors moi, qui suis à tendance claustrophobe, j’emprunte un bol aux cuisiniers, et je leur demande une ou deux carottes, un poireau et trois patates. Je fais ainsi une soupe, et cela depuis plus de vingt ans. Et je vais la manger un peu plus loin, dans le parc qui colle notre banque. C’est pour moi un moment privilégié.

Et puis la journée reprend son cours normal. Des clients, des clients, des clients. On voit de tout. Des jeunes, des plus vieux, des très vieux, des chiens… et puis, on voit aussi des hommes, des beaux hommes parfois. Et aussi des beaux hommes déjà... accompagnés. Les femmes gardent jalousement « leur » homme. C’est une possession dont certaines femmes n’ont pas le privilège, c’est pourquoi elles contemplent ceux des autres.

Aujourd’hui, il y en a eu deux. C’est une mauvaise journée. D’habitude, on atteint au moins les six ou sept. Et on a aussi parfois des échéances, quand on n'en a pas du tout.

Il est seize heures trente, je finis dans une demi-heure, et il n’y a personne. Je guette l’horloge, je veux m’évader de cette prison. Si je pouvais, je pense que je ferais le tour du monde. Quitter la France et voyager, c’est cela que j’aimerais.

10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0, yes !!!

Les os, les légumes, et le foie de volaille tombent. Je remplis la gamelle de M. Rice et lui mets de l’eau (c’est un de ces gros chiens noirs, couvert de poil, un de ces chiens des neiges, comme Beethoven mais en noir).

Il ne me reste plus de légumes. Je vais être obligée d’en demander à ceux du palier, zut. Ce sont des gens charmants, mais aussi des gens très chiants. Tant pis, je me lance.

« Bonsoir, je voulais savoir si vous aviez des légumes.

- Des vrais ou en sachet ?

- Bah de préférence d…

- Vous avez vu la rime que j’ai faite ? En fait, je pense que je suis une poète qui n’a pas eu la chance de se faire promouvoir. Non ?

- Si, mais je pense que je préférerais des…

- On vit dans un monde, quand même, assez impitoyable quand même. Parce qu’avec tout ce que les autorités essaient de nous faire gober et ce que le gouvernement nous raconte, j’avoue que je suis un peu paumée. Et je n’ai pas honte de le dire, parce que vous savez, je pense que de nos jours, il faut savoir s’exprimer en toute liberté. Cela n’est-il pas vrai ?

- Si, mais je voudrais des légumes moi, et des vrais si possible.

- Des vrais ? C’est pour quoi faire ?

- De la soupe.

- Bah dites donc, vous êtes courageuse vous. Moi, jamais je n’aurais l’idée de faire de la soupe. Cela prend un temps fou, entre éplucher les légumes, attendre la cuisson, et puis mixer le tout, vous vous rendez compte du temps que vous allez perdre ?

- Oui, ce n’est pas grave, je vais m’en aller et vous laisser. Au revoir.

- Vous savez, si vous voulez, on peut parler toutes les deux. Cela ne me dérange en aucun cas.

- Non, je vais aller dormir.

- Comme vous voudrez, à la prochaine chère voisine. »

Ouf, j’ai réussi à m’en dépatouiller de celle-là. Mais avec tout ça, je n’ai toujours pas mes légumes. Tant pis, j’opterai pour un steak haché à la marmelade (j’aime les repas anglais).

« Vous avez vu, qu’hier, la banque de l’Est a été cambriolée ?

- Ah non, je ne le savais pas.

- Bah t’es bien la seule ma petite Béa, tout le monde est au courant. »

Etrange hasard. Il semblerait que j’ai rêvé d’un cambriolage à Paris. Si ça se trouve, je prédis l’avenir dans mes rêves. Attendez, de quoi ai-je rêvé précédemment… ah oui, je m’en souviens maintenant.

J’ai rêvé de pailles, de beaucoup de pailles. Et puis aussi d’Anett, je ne la connais pas, mais elle m’a paru bien sympathique dans le rêve.

Je lance un crayon à papier comme une fléchette vers le faux plafond, où il vient se coincer entre deux dalles. Il ne redescendra pas. Encore moins dans la soupe que je suis en train de déguster.

Il me regarde de ses gros yeux expressifs (enfin qui signifient tout le temps « J’ai faim… »). Personne ne le voit, M. Rice est caché sous mon bureau (pourquoi ? et bien parce que je n’ai pas pu le laisser chez « Au toutou bien soigné », la garderie pour chien. Ils affichaient complet. Et le laisser chez moi aurait été une grave erreur.)

J’ai emmené dans mon sac des confiseries pour chiens. Je lance un de ces os tout moelleux à M. Rice. Il le gobe d’un seul coup. Quel fortiche ce chien. Je lui en lance un autre, et il fait de même. Je recommence jusqu'à ce qu’il ne reste plus qu’un seul os. Je lui lance le dernier, il le loupe. Je le rattrape, et lui relance. Il jette sa tête hors du dessous du bureau, atterrit dans les pieds de… monsieur Gauthier !

Surpris, le chien se relève, et la soupe que j’avais entamée seulement deux minutes avant, vola sur la tête du patron.

« Béatrice, combien de fois vous ai-je dit de ne pas manger de soupe au bureau ?

- Mais monsieur, c’est que c’est inscrit dans mon programme génétique. Je suis condamnée à vie à manger de la soupe. Vous comprenez ?

- Non, je ne vois pas quels intérêts vous y voyez.

- Mais ce ne sont que des légumes hachés, je sais, mais c’est bon pour la santé, ça fait grandir et... (oh la boulette, mon patron est petit, très petit, au dessus de nain si vous voulez…)

- Vous savez, dans on enfance, j’en ai pourtant avalé des litres et des litres de soupe, et vous voyez (il se met a côté du radiateur, qui ne lui arrive qu’aux épaules), ça n’a rien changé.

- Excusez-moi, je ne recommencerai plus.

- Mais j’espère bien, parce qu'à ce que je sache, ce n’est pas vous qui faites le ménage. Alors soyez gentille, respectez le travail des autres.

- Je ne parlais pas de ça, je voulais dire que je ne vous ferai plus de remarque désobligeantes.

J’avais cru, au début, qu’il voulait m’embrasser, j’avais rougi, mais faux espoir. Monsieur Gauthier se regardait dans mes lunettes, il avait des légumes hachés répartis sur tout le crâne. Il s’en alla.

M. Rice refit son apparition. Monsieur Gauthier ne l’avait pas vu, et heureusement.

Le temps est médiocre aujourd’hui. Je n’ai pas pu manger dehors.

La mie frotte contre la paroi vitreuse de l’assiette. Monsieur Gauthier avale le bout de pain imprégné de la sauce à l’échalotte, qui accompagnait les saucisses du menu de ce midi. Il m’observe d’un regard noir, et je m’aperçois qu’il a maintenant un gros pansement sur la tête. Ses employés s’arrêtent, lui demandent ce qui lui vaut ce gros truc pas vraiment discret.

« Bah monsieur, que vous est-il arrivé ?

- Ce n’est rien, ne vous inquiétez pas pour moi.

- C’est un accident de travail, c’est quoi ?

- Heu… c’est un accident... Que j’ai eu chez moi. Parce que, grand bricoleur que je suis, je me suis fait tomber un… marteau, oui c’est ça, un marteau, donc, heu... sur la tête.

- Et bah dites donc, vous n’avez pas de chance."

Je n’y crois pas.

Je rentre chez moi, il est dix-huit heures. J’ai passé tout mon temps à observer Monsieur Gauthier. Tout m’intrigue chez lui. C’est ça qui le différencie des autres, c’est ça que j’aime chez lui.

J’aime sa petite taille, j’aime sa façon de manger, d’essuyer son assiette à la façon paysanne, de sorte qu’il n’y ait plus rien de comestible dans l’assiette creuse et profonde. J’aime l’image qu’il donne de lui, il veut apparaître comme un patron « normal ». Je suis sûre, qu’au fond, il vient d’un milieu comme tout le monde, et qu’il a un jour rêvé d’être riche, beau, apprécié de tout le monde. (Peut-être a-t-il aussi un jour rêvé d’être grand. Le monde doit vous sembler si grand, ce doit être si difficile de regarder par la fenêtre du bus le matin, votre angle de vue est tellement réduit que vous avez besoin d’un rehausseur dans votre voiture, qui elle-même est une Twingo). Pauvre Monsieur Gauthier.

C’est l’heure de ma soupe. C’est un moment de pur bonheur, le liquide vous coule dans le gosier, c’est un moment privilégié.

« Béatrice, vous viendrez dans mon bureau tout à l’heure s’il vous plaît. Venez vers dix heures quarante-cinq. »
Je me dirige vers le bureau du directeur, il est un peu plus tôt que prévu. Il est dix heures vingt-sept. Tant pis, je frappe et j’entre.

Il n’y a personne dans le bureau.

« Il y a quelqu’un ?

- …

- Houhou ? Monsieur Gauthier ?

- Qui est là ?

- C’est Béatrice.

- Mais heu… vous êtes en avance.

- Oui.

Je me rapprochai de la voix, et le découvris au fond de son bureau, dans la pièce où les femmes de ménages rangent leurs affaires. Il était caché parmi les balais, les serpillières et les produits ménagers. Il paraissait gêné. On aurait dit qu’il se cachait de quelque chose. Mais je ne voyais pas de quoi il s’agissait, il était accroupi, il paraissait encore plus petit. Il était plaqué contre le mur.

« Restez en retrait s’il vous plaît.

- Vous êtes bien sûr que ça va ?

- Mais... Oui, tout va bien. Allez dans mon bureau, je vous rejoins dès que j’ai fini de donner à... dès que je me serais relevé.

- Je peux vous aider.

Je m’approche de lui, le prend par les bras, et le tire d’un coup sec.

- Non, laissez-moi ! »

Je le ramène à moi, et découvre derrière lui, un gros chat noir, aux gros poils longs et coiffés. Il lui saute sur l’épaule, se frotte à son cou, et se met à ronronner.

« Ne dites rien à personne, sinon…

- Sinon ?

- Non, mais vous comprenez, que pour mon image de patron…

- Ne vous inquiétez pas, moi aussi ça m’arrive d’amener mon chien ici.

- Comment ça ?

- Mais oui, et je vous le dis ouvertement. Je l’ai même emmené la semaine dernière, quand la soupe vous est tombée sur la tête. Mais vous n’aviez pas l’air de l’avoir remarqué. Alors je ne vous l’ai pas dit. »

Il me regarda fixement dans les yeux, eut un moment de silence.

« Bon, passons pour cette fois-ci.

- Merci.

- Heu… Oui. Et d’ailleurs, en parlant de soupe, si vous pouviez éviter de raconter la version...

- Exacte ?

- Oui, c’est ça.

- Je ne vois pas en quoi il est gênant d’avoir reçu une soupe sur la tête.

- S’il vous plait, ne le dites pas, point barre.

- C’est d’accord. »

Il essuie de son bout de pain blanc de son assiette, que je lui avais remplie de soupe cinq minutes avant.

« Excusez-moi Béatrice, mais puis-je éventuellement essuyer de mon bout de pain le fond de votre casserole. J’aime tellement la soupe.

- Allez-y, mais avant, je vais vous donner une obligation. Ne me vouvoyez plus, c’est insupportable.

- Oh, excusez-moi, je …

- Arrêtez de vous excuser, je veux voir le vrai monsieur Gauthier. Quand vous mangerez chez moi, à partir de maintenant, tutoyez-moi.

- J’y penserai.

- Tu l'as faite comment ?

- Quoi donc ?

- La soupe.

- Avec des patates, trois exactement, deux carottes, une échalote, et je mets du cumin. Pour le goût. Et, puisque vous êtes... pardon… heu non… puisque tu es une spécialiste de la soupe, me semble-t-il, quelle est ta recette ?

- Elle est bien plus simple que la tienne, sept patates, quatre carottes, et elle est toujours la même à tous les repas.

- Vous… tu manges de la soupe tous les repas ?

- J’essaie, oui.

Il s’approche de moi, se penche vers mon oreille. Il me dit tout doucement :

- Moi aussi, dès que je le peux. »

Une formidable impression de n’être plus unique.


Il me parle de ses voyages à travers le monde, il me dit qu’il avait découvert le « musée nationalede la soupe aux croûtons », au Tadjikistan. Son rêve était d’y retourner.

Je n’ai plus de soupe ce matin. Il m’a tout mangé.

Je me dirige vers la banque. Je suis partie deux heures plus tôt que d’habitude. J’ai décidé, ce matin, de marcher, de traverser tout les recoins de la ville.

Je croise son ombre au détour des rues, sa petite silhouette se faufile entre les avenues et les ruelles. Je crois reconnaître sa voix, en passant près d’un « Music Houle », j’ai parfois l’impression de marcher dessus lorsque j’écrase un escargot à la coquille si fragile, je me perds dans le noir de l’arrière-ville.

Je traîne des pieds, mes chaussures seront plus usées sur les talons, je saute dans des flaques d’eau, je me regarde danser sur les vitrines des magasins encore clos a cette heure matinale, le temps me semble obscur et orageux. Pourtant, il fait un temps magnifique.

Je croise son regard à trois reprises. Il rougit, et part se réfugier dans son bureau. Souvent, il me convoque, et on partage notre calumet de la paix : une soupe préalablement préparée par l’un de nous deux, à tour de rôle. A cet instant précis, nous dégustons, et un grand silence s’impose dans la pièce.

Je lui lance un regard, il m’en renvoie un autre. Ce sont des petits rituels systématiques.

Ce sentiment étrange qui nous lie. Cette manie d’en vouloir quotidiennement à la viande pour se rabattre sur la soupe. Ce n’est pas l’amour, c’est de la passion.

« Béatrice, vous viendrez dans mon bureau. A onze heures. Je lui souris, lui, me regarde rapidement, avec un regard neutre. Il se retourne, s’en va. »

J’entre, ne frappe pas, me pose sur le fauteuil habituel, et j’attends.

« Vas-y, envoie la soupe hub ! »

Il ne répond pas. Je me précipite dans l’arrière du bureau.

Je marche sur un papier, je le ramasse.
« Ma chère Béatrice, merci pour tous ces instants de pur bonheur. Mais c’en est trop, je m’en vais. Un jour, tout ceci se terminera, je préfère arrêter maintenant. Et puis, tu sais, ce musée, c’est ma vie. Je n’aime que la soupe, je ne suis pas capable d’aimer une femme, je ne suis même pas capable de t’aimer.
Je m’en vais, et je crois que le sourire que tu m’as fait tout à l’heure est le plus beau souvenir que je garderais de toi.
Je m’en vais retrouver ma soupe.
Hubert
PS : regarde sous mon bureau, tu y découvriras notre seul lien, notre seul point commun. »

Je me dirige vers le bureau, me baisse, et je découvre un bol de soupe, sa soupe. L’odeur du cumin est détectée par mes narines.
Béatrice MERKEL
12, Rue du chapeau pointu
PARIS
« Voici ce que tu trouverais si tu venais. »

Je découvre un sachet en plastique, contenant cette fameuse soupe aux croûtons dont il m’a tant parlé. Elle est délicieuse. Envoûtante même. On sent le goût parfumé des épices orientales, les légumes qui ont poussé au soleil, j’ai l’impression d’être à côté de lui.
DL

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