_______________

Est-ce un métier maudit ?

C’était un samedi matin, il était environ dix heures et demie, le soleil brillait sur Paris quand Stéphanie Blovert alla à sa boite aux lettres et pris son courrier.

- Facture, facture, pub et encore facture, s’exprima Stéphanie.

C’est quand elle regarda la dernière enveloppe qu’elle prit un air étonné, c’était une enveloppe sans timbre avec écrit : « Stéphanie Blovert ». Stéphanie l’ouvrit tout de suite. La lettre était écrite avec des lettres découpées dans la presse. Elle la lut :

Stéphanie Blovert
Ou la pétasse de Rio
C’est comme cela que l’on vous appelle ?
Je vous prierais d’abandonner votre vie, votre travail et de quitter cette ville, voire ce département ou pire cette région.
Sinon votre vie deviendra un enfer...

Cette lettre était anonyme, elle n’avait aucune signature. Stéphanie se demanda qui aurait pu lui écrire une chose aussi horrible, car une lettre comme celle-ci peut être punie par la loi. Puis elle rentra chez elle.

Béatrice Merkel était une femme d’une cinquantaine d’années, elle promenait son chien Cajoline, un pur carlin de couleur beige. Béatrice habitait Paris, dans le treizième arrondissement.

Béatrice arriva devant chez Stéphanie et sonna à la porte de celle-ci. Béatrice et Stéphanie étaient les meilleures amies, elles habitaient la même ville, le même arrondissement et la même rue. Stéphanie sortit de chez elle.

- Salut Béa, dit Stéphanie.

- Bonjour Stéphanie, je venais prendre des nouvelles, car tu n’es pas venue au travail cette semaine.

En effet, Stéphanie et Béatrice, en plus d’être meilleures amies, étaient collègues de travail, conseillères cliente.

- Oui, mon fils avait la grippe, répliqua Stéphanie.

- Et il va mieux ? demanda Béatrice.

- Oui beaucoup mieux. Tu ne devineras jamais ce qui m’est arrivé ce matin, hurla Stéphanie.

- Non, vas-y raconte !

- J’ai reçu une lettre de menace.

- Quoi ! cria Béatrice.

- Oui, je vais te la chercher.

Stéphanie entra chez elle et en sortit avec une lettre dans sa main.

- Tiens, prends-ça, dit Stéphanie à Béatrice en lui donnant le lettre.

Béatrice ouvrit la lettre et la lut.

- Elle ne se doute pas que c’est moi, chuchota Béatrice.

- De quoi ? Demanda Stéphanie.

- Euh ah, je me disais que c’était horrible de faire une chose pareille. Qui a bien pu faire ça ?

- Aucune idée, répondit Stéphanie.

Béatrice demanda à Stéphanie si elle allait suivre ce que disait la lettre. Stéphanie répondit : « Tu es folle ! Je ne vais pas abandonner ma vie pour une simple lettre, en plus, ce ne sont que des menaces. »

- Tu sais pourquoi cette personne t’en veut ? demanda Béatrice.

- Bien sûr que non, répondit Stéphanie.

- Si tu veux mon avis, quelqu’un t’envie. C’est vrai, tu as une belle maison, de merveilleux enfants, un magnifique mari et une vie dont tout le monde rêve. Alors que moi ...

Béatrice se tut immédiatement et dit au revoir à Stéphanie et elle s’éloigna de la maison de cette dernière.

Béatrice promenait toujours Cajoline, son petit carlin quand elle se mit a parler toute seule : « Il faut que je trouve un nouveau moyen, elle n'a pas peur de ma lettre, peut-être que je ne la menace pas assez ? Enfin bon, elle a une trop belle vie et moi... Elle n'a pas le droit... »

Béatrice finit par entrer dans une boutique nommée « Au royaume des chiens ». A travers la vitrine de la boutique, David, un jeune homme blond aux yeux verts regardait Béatrice confier Cajoline à une toiletteuse pour chien. David admirait la scène quand Béatrice sortit de la boutique et observa ce dernier. David se sentit gêné et partit en courant. Béatrice resta indifférente et rentra chez elle.

L'horloge sonna quatorze heures quand elle se leva de son divan, posa le livre qu'elle était en train de lire, puis elle prit ses clefs et partit chercher Cajoline. Sur son chemin Béatrice croisa le fameux David et celui-ci la bouscula. Béatrice, furieuse, se retourna mais David avait déjà disparu. Elle continua son chemin et entra dans la boutique où elle avait laissé Cajoline. La toiletteuse se mit à parler : « Quelqu'un m'a demandé des renseignements sur vous », et Béatrice demanda qui avait posé cette question. La toiletteuse répondit qu'il s'agissait d'un garçon blond et aux yeux verts. Béatrice se rappela de David qu'elle avait vu en sortant de la boutique.

- Et qu'est ce que vous lui avez dit ? Demanda Béatrice d'un ton arrogant.

- Je lui ai dit que vous étiez Béatrice Merkel et que vous travailliez dans la banque populaire du treizième arrondissement, répondit la toiletteuse.

Béatrice la remercia, donna l'argent pour avoir lavé le carlin, prit son chien et s'en alla.

Une fois arrivée chez elle, le téléphone sonna. Béatrice le prit et vit que c'était Stéphanie.

- Allô ? Dit Béatrice.

- Allô Béa ? C'est Stéphanie, c'était pour te dire que lundi on a pleins de dossiers à remplir.

- Ah bon ? Qui est-ce qui t'a prévenue ?

- Caroline. Donc rendez-vous à la banque lundi à huit heures.

- D'accord à lundi alors.

Béatrice raccrocha et remit le téléphone en place.

Le lendemain matin le réveil de Béatrice sonna, il indiquait sept heures. Elle se leva.

Une heure plus tard Béatrice entra dans la banque populaire du treizième arrondissement.

- Bonjour tout le monde! cria Béatrice.

Stéphanie se dirigea vers Béatrice et l'emmena vers l'accueil.

- Salut les filles, dit Caroline.

Caroline était une femme avec des cheveux longs bouclés, roux, aux yeux marrons. Elle portait aussi des lunettes ovales.

- Salut Caro, dit Béatrice.

Caroline donna les dossiers à remplir à Stéphanie et à Béatrice quand David, le garçon blond entra dans la banque armé d'un fusil.

- David ! s'écria Stéphanie.

- Tu le connais ? demanda Béatrice.

David et Stéphanie étaient cousins, leurs relations familiales n'étaient pas très joyeuses puisque David était un garçon arrogant et normalement mort.

- Mais tu es encore vivant ? Je te croyais mort !

- Et non, comme tu peux le voir j'ai survécu à cet explosion qui a eu lieu en Russie.

Un petit sourire apparut au coin de la bouche de David.

- Tu as été une cousine toujours naïve, s'écria David. Ceci est un braquage !

- Mais enfin David, dit Stéphanie.

- Tais-toi ou je tire ! Hurla David.

Celui-ci pointa son fusil en direction de Stéphanie.

Elle cria : « Non David, ne fais pas ça ! »

David se remit à hurler : « Tais-toi ! » et il appuya sur la gâchette du fusil et un bruit retentit.

Stéphanie fut projetée en arrière.

Béatrice hurla : « Non ! »

Stéphanie était à présent par terre dans une mare de sang. David prit peur et s'enfuit de la banque en courant.

Stéphanie était à présent morte. Sa tête sur le corps de Stéphanie, en pleurs, Béatrice dit : « Ma chérie, mon amie, je t'aimerai toujours... »

Caroline arriva en courant et se mit à parler : « Je viens d'appeler l'ambulance ! La police arrive aussi ! »

Béatrice chuchotait toujours : « Ma Stéphanie, j'étais jalouse de toi car tu avais une belle vie, jamais je ne t'aurais fait du mal, encore une fois je te le dis, je t’aime mon amie. »

La sirène de l’ambulance retentit et trois personnes apparurent.

- Elle est ici ! cria Caroline.

Les ambulanciers coururent vers Stéphanie et prirent son pouls.

- Je suis désolé, elle n’a pas survécu, s’exprima un des ambulanciers.

- Heure du décès ? demanda un autre ambulancier.

- Huit heures et quarante cinq minutes, dit le premier ambulancier. Toutes mes condoléances.

Une alarme retentit et la police arriva. Une heure passa et Béatrice sortit de la banque. Elle avança sans savoir où aller. Elle se retrouva dans une impasse. Elle fit demi-tour et elle reconnut la rue, la rue où habitait Stéphanie. Béatrice alla devant la maison de sa meilleure amie et sonna.

Un homme ouvrit.

- Baptiste ? dit Béatrice.

- Oui, que se passe-t-il Béatrice ? demanda Baptiste.

- J’ai une mauvaise nouvelle à t’annoncer, répondit Béatrice.

- Quoi ? que se passe-t-il ?

- Stéphanie est morte Baptiste.

Puis Béatrice tomba en sanglots.

- Non ! Ce n’est pas possible, pas ma chérie, pas la fille de mes rêves ! cria Baptiste.

Béatrice dit calmement : « Toutes mes condoléances » et elle partit.

Nous sommes mercredi, dehors il fait beau. Béatrice enfila une robe noire, des chaussures noires et mis un chapeau noir sur sa tête.

- Aujourd’hui c’est l’enterrement de Stéphanie, dit Béatrice à son chien.

Béatrice ouvrit la porte d’entrée, la franchit et la claqua derrière elle. Cajoline alla sagement se coucher dans son panier, lorsque Béatrice réapparut de derrière la porte, pris un paquet de mouchoir en papier et repartit.

Béatrice était à présent devant l’église du treizième arrondissement. Un corbillard arriva suivi d’une dizaine de voitures. Le cercueil entra dans l’église suivi de toutes les personnes présentes à la cérémonie. Béatrice était assise dans le fond de l’église. Le prêtre se mit à parler : « Stéphanie nous a quittés lundi, elle est partie rejoindre… ». Béatrice n’écoutait plus ce que le prêtre disait, elle contempla le sol, puis leva la tête en direction du cercueil, une larme coulait sur sa joue, puis elle rebaissa la tête. Une heure passa et Béatrice se leva, puis alla en direction du cercueil, suivie de Caroline. Arrivée devant le cercueil, Béatrice embrassa sa main, toucha le cercueil et chuchota : « Je t’aime mon amie, promets-moi de m’attendre au paradis. ». Béatrice s’écarta du cercueil et tomba en sanglots.

- Soit forte, dit Caroline à l’oreille de Béatrice.

Béatrice et Caroline sortirent de l’église. Il était dix-sept heures et tout le monde sortit de l’église, le cercueil les suivit.

- Et maintenant ? demanda Caroline.

- Maintenant ils vont au funérarium, répondit Béatrice.

- Moi je ne vais pas y aller, mes enfants m’attendent.

- Moi j’y vais, dit Béatrice.

Caroline embrassa Béatrice et partit.

Devant le funérarium Béatrice regarda sa montre, elle indiquait dix-huit heures. C’est à ce moment là que les personnes encore présentes entrèrent dans la salle de cérémonie. Béatrice s’installa au deuxième rang derrière Baptiste Blovert, et un homme se mit à parler : « Bonjour à tous, nous sommes tous réunis ici en ce jour pour rendre hommage à Stéphanie, et lui dire un dernier au revoir, mais avant toute chose, Béatrice Merkel voudrait dire quelques mots pour Stéphanie »

Le monologue de l’homme s’arrêta et Béatrice se leva, sortit un papier de son sac à main, alla au pupitre et commença :

- Stéphanie, mon amie, si tu savais à quel point je t’aime, et je te promets une chose…

Béatrice se tut et un silence régnait dans la salle puis Béatrice se remit à parler :

- Et cette chose est que je ne t’oublierai jamais !

Béatrice s’en alla du pupitre et l’homme se remit à parler :

- A présent, nous allons être séparés de Stéphanie, elle qui souriait tant à la vie.

Un cliquetis retentit et des portes se refermèrent puis le cercueil disparut derrière celles-ci.

Une fois les cendres récupérées, elles furent jetées auprès d’un chêne chez Stéphanie.

Béatrice rentra chez elle, bouleversée, et fatiguée. Elle s’allongea sur son lit et s’endormit. Cajoline entra à son tour dans la chambre, grimpa sur le lit et s’allongea près de Béatrice.

Le réveil indique huit heure trente, Béatrice se leva, entra dans la salle de bain et en sortit les cheveux mouillés, maquillée et habillée. Elle alla dans la cuisine, fit chauffer un café, alluma l’ordinateur et imprima une feuille. Un « ding » retentit, elle sortit le café du four à micro-onde, but le café et prit la feuille qui venait d'être imprimée et la mit dans une enveloppe. Béatrice prit ses clefs et partit de chez elle. A un carrefour Béatrice vit David, elle s'empressa de traverser la route pour attraper David mais une voiture la renversa.

- Au secours ! cria le conducteur.

Béatrice était là, allongée comme Stéphanie l'était.

Béatrice entendit une voix, comme si c'était sa conscience qui parlait.

- Qui suis-je ? Où suis-je ? Que vais-je faire ? Rejoindre Stéphanie ou attraper David ?

Béatrice ouvrit les yeux.

- Je sais ce que je vais faire, Stéphanie devra attendre un peu avant de me revoir.

- Bonjour madame Merkel, je suis votre médecin, Docteur Sakamoto, dit le médecin.

- Mais docteur, pourquoi suis-je ici? demanda Béatrice.

- Vous avez été renversée.

- Oui ! Je me souviens, j'essayais de rattraper David.

- Et qui est David ? Demanda le docteur.

- Le meurtrier de ma meilleure amie, répondit Béatrice.

- Je vous demande pardon ?

- Oui, David, le cousin de Stéphanie Blovert, il l'a assassinée devant mes yeux !

- Mon dieu ! Je vais prévenir un ami, le commissaire Trudo.

- Mon dieu ! cria une voix derrière le docteur Sakamoto, ma petite Béatrice !

C'était Caroline, suivie de la directrice de banque mademoiselle Storiopia.

- Ah, madame Storiopia, je voulais vous donner ceci.

Béatrice sortit une enveloppe de son sac à main.

- Qu'est ce que c'est ? demanda la directrice de banque.

Mademoiselle Storiopia ouvrit l'enveloppe, pris la lettre, et la lut.

- Quoi ! Tu démissionnes ! Mais pourquoi ? hurla la directrice de banque.

Caroline regarda sa montre et cria : « Mon dieu, déjà cette heure-là! Nous avons notre rendez vous ! »

- Repose-toi bien Béa, dit Caroline.

- Au revoir Béatrice, dit la directrice.

Le médecin Sakamoto entra dans la chambre et dit : « Le commissaire Trudo arrive madame Merkel »

Béatrice se tourna dans son lit et s'endormit.

« Toc, toc, toc ! »

Béatrice se réveilla et ouvrit les yeux.

- Madame Merkel, voici monsieur Trudo, dit le médecin.

- Mon ami Sakamoto, m'a dit que vous aviez été témoin du meurtre de Stéphanie Blovert.

- Oui, répondit Béatrice.

- Très bien, ce serait super de répondre à mes questions, dit Trudo.

- Madame Merkel, je vous annonce que vous pouvez sortir maintenant, car vous vous portez très bien, dit soudainement le docteur Sakamoto.

- Bien, je vous laisse ma carte, venez me voir à mon bureau cet après midi.

- D'accord, répondit Béatrice.

Quatorze heures trente, la porte de chez Béatrice s'ouvrit.

- Ouf, enfin chez moi, dit Béatrice d'un air soulagé.

Béatrice vit un mot accroché à la porte, elle le prit et le lut :

Témoin, je sais qui tu es
toi aussi tu vas y passer
témoin, comme ma cousine
tu ne seras plus de ce monde...

Béatrice prit peur, prit son sac à main, et en sortit une carte, elle franchit la porte et repartit.

Arrivée dans une ruelle, elle apercevait David, elle se mit à courir pour le rattraper, mais celui-ci fit demi-tour en sa direction.

-Tu as eu mon petit mot, pétasse, dit David.

- Mais, mais, au secours! cria Béatrice.

David sortit un couteau de sa poche et le planta dans le ventre de Béatrice.

Le commissaire Trudo qui passait par là vit la scène et se jeta sur David.

- Vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de Stéphanie Blovert et de Béatrice Merkel, dit Andi Trudo.

Béatrice sentit son coeur s'arrêter.

Puis, une lumière apparut.

Stéphanie, était là, tendant la main, Béatrice ne comprenait pas.

- Viens Béa, dit Stéphanie, viens !

Béatrice tendit la main et franchit la lumière.

- Mon amie, ma chérie, tu vois, j'ai exaucé ton voeux, je t'ai attendue, dit Stéphanie.

- Cela veut dire que je suis morte ? demanda Béatrice.

- Oui, comme moi, répondit Stéphanie.

Béatrice prit Stéphanie et la serra très fort contre elle.

JOD
2008 - Ecrire avec, lire pour © Droits réservés