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Dicé

Cette nouvelle a été sélectionnée par la classe de seconde A du Lycée agricole du Fresne à Saint-Gemmes-sur-Loire (49), pour concourir pour une lecture publique en janvier prochain dans le cadre du Festival Premiers Plans à Angers.

« Wouhaïe… ! »

Ca c’est moi, Tom Merkel, trente-six ans, habitant dans une petite ville d’Allemagne près d’Hambourg. Célibataire, policier scientifique, Bac plus six et n’arrivant toujours pas à descendre correctement les escaliers lorsque le téléphone sonne.

« Allô ! »

J’avais finalement réussi à décrocher. C’est peut-être ce jour où j’aurais dû m’abstenir de répondre et j’aurais sans doute préféré me casser la jambe. On venait de m’apprendre que ma sœur, ma seule et unique sœur, Béatrice, venait de mettre fin à ses jours. Je n’entendais que ça… Ces derniers mots résonnaient dans ma tête. Je n’arrivai pas à me concentrer sur les plus sincères condoléances du pauvre policier chargé de m’annoncer la nouvelle. C’est comme si le monde s’écroulait, ce monde qui me paraissait si juste devenait en une simple phrase un cruel destin. Et lorsque ce bleu me demanda de venir à Paris pour régler des papiers et récupérer le chien de Béa, je raccrochai. J'espérais tellement que ce n'était qu'un simple canular téléphonique. Pourtant quelques heures plus tard j'étais dans l'avion à destination de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

Le trajet fut si long. Des tas de souvenirs défilaient dans ma tête comme un vieux film en noir et blanc. C'était une femme qui m’emmenait en Allemagne et en voilà une autre qui me ramenait vers mon pays natal. Même si les liens que j'entretenais avec elles étaient totalement différents…
Arrivé à l'aéroport je fus surpris lorsque j'aperçus Charlie, mon meilleur ami, mon coéquipier de toujours. C’est lui qui venait me chercher. Il a toujours été là pour moi même quand j'ai décidé de le laisser pour partir à Hambourg. On se prit dans les bras sans un mot.

« Je sais que j'aurais dû t'appeler pour te prévenir mais j'ai été averti au dernier moment », s’excusa t-il.

Mon regard lui suffit pour lui montrer que ce n'était pas grave. Dans la voiture, on ne parlait pas. Je savais qu'il avait tellement envie de savoir ce que j'étais devenu et moi pareil, mais l'émotion était trop forte pour essayer de se remémorer des souvenirs. Il m'emmena chez lui. On arriva dans une charmante maison à Montigny-le Bretonneux. Un petit chiot m'attendait, un bouvier bernois de trois mois. Elle sautait à mes pieds pour me faire la fête et jouer.

« Béatrice l'avait achetée le matin de... l'accident.»

Il y eut un gros blanc puis Charlie ajouta :

« Elle s'appelle Dicé, déesse de la justice, je ne sais pas vraiment si cela aurait réussi à Béa mais... c'était son psy qui lui avait conseillé de prendre un chien. Moi je ne voulais pas l’adopter, mais elle hurlait à la mort, et gênait tous les voisins. Maintenant, elle est à toi. »

Charlie voulait attirer mon attention mais je regardais derrière la fenêtre, le regard vide, abasourdi ; je restais muet.

« Tu sais Béatrice n'allait vraiment pas bien. Son divorce avec Gabriel puis son licenciement à la banque... elle devenait dingue.»

Il se permettait de la juger ; c'en était trop pour moi. Je lui sautai dessus en le tenant par le col et je lui vociférai :

« C'était toi Charlie... c'était toi qui devais l'aider, tu l'avais promis ! »

Je pleurais. Charlie se dégagea et me répliqua que c'était moi qui étais parti du jour au lendemain en Allemagne, que s'il y avait quelqu'un à accuser ce n’était pas lui… Puis il me jeta un regard froid pour me dire que je pouvais dormir dans le canapé.

Cette nuit a sans doute était l'une des plus longues de ma vie. J'entendais le tic-tac de l'horloge, la pluie qui ruisselait dehors, les ronflements de Dicé qui dormait si paisiblement à mes pieds. Je m'imaginais la scène : ma sœur se jetant de son balcon du cinquième étage. A quoi a-t-elle bien pu penser pendant ces quelques secondes dans sa descente aux enfers. Etait-elle saoule, sous l'emprise de médicaments ? Tout cela était impossible. Elle n'a pas pu sauter, elle n'a pas pu se suicider. Même si sa vie n'était pas joyeuse ces temps-ci. J'attendais avec impatience le lendemain pour avoir plus de détails au laboratoire de la police scientifique.

Le lendemain, le malentendu d'hier avec Charlie était oublié. Etait-ce la compassion ou la nuit qui lui avait porté conseil ? Je ne savais pas mais ce qui m'importait était que j'avais retrouvé mon ami. Ni moi ni lui ne reparlions de ce désaccord. On se dirigeait donc au bureau.
J’ai dû identifier le cadavre de ma malheureuse sœur. Je me suis senti encore plus affligé lorsque j’ai constaté les dégâts. C’était la première fois de toute ma carrière qu’une telle chute provoquait autant de blessures.

Charlie et un collègue parlaient de l'affaire. Bien évidemment, je n'étais pas autorisé à avoir des détails et encore moins à enquêter et pourtant c'est au moment où Charlie vint me lire le dossier de ma sœur que je me décidai à enquêter. C'était trop dur pour moi. Il lisait son dossier comme n'importe quelle autre victime cinglée qui se suicide.

« C'est la voisine du rez-de-chaussée qui a découvert le corps, elle est morte aux environs de une heure quinze du matin. Elle était sous antidépresseurs. Le légiste semble conclure pour un suicide. Selon celui-ci, il n’y a pas de doute possible pour le moment… je suis désolé.

- Je vais aller voir le légiste !!!

- Ecoute Tom… je ne sais pas si c’est une bonne idée de vouloir enquêter sur l’affaire de ta sœur. Je te promets de faire tout mon possible.

- Tu en as déjà assez fait ! Merci. J’apprécie ton aide Charlie, mais je dois le faire. » J’étais déjà parti en direction de la morgue. Je rencontrai le légiste. C’était un grand homme barbu avec de grosses lunettes sur son nez aquilin. Sa blouse blanche était tachée de sang. Il était livide et avait le regard froid. Il portait un corps humain tel un boucher retournerait un steak. Il y eut cette odeur nauséabonde lorsque je poussai la porte d’entrée. Ca me retournait l’estomac mais je pris mon courage à deux mains, après tout, ce n’était pas la première fois que je devais voir un médecin légiste. Je l’interrompis :

« - Excusez-moi !!

- Que faites-vous là ? Me rétorqua-t-il. Vous n’avez pas le droit d’être ici, sortez immédiatement. »

Au moment où j’allais lui sortir mon badge de policier même si, ici, il ne me servait à rien, Charlie vint à mon secours pour que je puisse entrer. Le médecin nous fit signe de la tête comme un accord. Il retourna à son corps tout en me demandant :

« - Qu’est ce qui vous amène ?

- Je suis sur l’affaire « Béatrice Merkel », que pouvez-vous me dire à propos de son décès ?

- J’ai tout dit à votre collègue… femme mûre de quarante à cinquante ans, elle était sous antidépresseurs ; morte le vendredi 12 février à une heure quinze du matin d’une hémorragie interne et de multiples fractures ; colonne vertébrale, bassin, tibias. J’ai remarqué également les fractures au niveau des radius, humérus et cubitus. Son dernier repas fut un sandwich au jambon et une salade.

- Et qu’est ce qui prouve que ce n’est pas un meurtre ??

- Aucune trace de lutte ; aucune contusion ne laisse apparaître qu’elle s’est fait pousser. » Il m’énervait à être si certain de lui.

« Mais pourtant, vous avez dit que les bras comportaient de nombreuses fractures. N’est-ce pas un indice qui infirme l’hypothèse du suicide ?!

- C’est vrai… Mais on a vu des cas où des personnes se suicidaient et au dernier moment se débattaient par instinct et on retrouvait des fractures aux bras.

Il y eut un instant de réflexion de la part de tous, puis le légiste nous signala qu’un agent travaillait sur une substance noire que l’on avait retrouvée sur certains doigts de ma sœur. Il fallait donc attendre les résultats mais je ne pouvais attendre plus longtemps. Charlie et moi décidions d’aller voir le psychiatre qui s’occupait de Béa, le docteur Pascal.

On arriva à son cabinet. Le docteur Pascal était un homme charmant d’une cinquantaine d’années. Selon lui, ma sœur était dépressive depuis longtemps et elle avait des soucis avec la famille de son ex-mari : la riche et célèbre famille Bertollino, gérant des nombreuses entreprises de « surgelés Bertollino ». Mais pourtant, la nouvelle du suicide de sa patiente l’avait quelque peu étonné car la guérison devenait probable et c’était même pour cela qu’elle avait accepté de s’occuper d’un chien. Je n’ai pas pu m’empêcher de noter cet indice étrange. Charlie essaya de me rassurer :

« Tu sais, avec la famille Bertollino ça va pas être simple, mais y’a pas de raison, si Gabriel a une part de responsabilité dans ce coup, nous trouverons les preuves. »

«Oui, il le paiera.» Songeai-je au même moment !

La journée passa à une allure folle et c'était déjà le soir.


***


Des semaines passèrent. Je m’acharnai à constituer des indices pour rétablir la vérité. Pourquoi tout semblait-il si logique pour tout le monde ? Les analyses de la substance noire sur les doigts de Béatrice ont révélé la présence de goudron. Ma sœur avait fumé une cigarette comme elle le faisait toujours lorsqu’elle se sentait bien, puis elle se serait jetée par la fenêtre ! Rien ne semblait coller pour moi. Pourtant tout semblait être évident pour les policiers qui enquêtaient ; même Charlie semblait baisser les bras. Il avait interrogé Gabriel. Bien évidemment, le riche investisseur n’avait rien à se reprocher, propre comme toujours. Il affirmait ne pas avoir revu Béatrice depuis au moins un mois. Les voisins ont confirmé que sa dernière visite fut mouvementée. Une voisine nous a délivré un témoignage. Elle dit avoir entendu Gabriel et Béatrice se disputer fortement. Je croyais accéder à la conclusion mais un autre témoignage détruisit mon hypothèse et construisit un alibi aux Bertollino. Toute la famille organisait une réception le soir où Béatrice décéda. Plus d’une centaine de personnes confirmèrent la présence de Gabriel ce soir-là.

J’en devenais fou ! Je ne dormais plus la nuit. Je ne pouvais pas accepter une fin aussi injuste. Non, ma sœur n’a pas pu se suicider ! Béa avait trop de convictions chrétiennes et je pense qu’elle m’aurait appelé si elle avait vraiment des soucis. Non, c’était impossible et impensable !
Un soir, je décidai d’aller me promener avec Dicé en ville. Je marchais dans les rues de Paris avec un petit microbe au bout d’une laisse. Je n’avais vraiment pas le temps de m’occuper d’un chiot mais c’était l’unique souvenir de ma sœur, cela devait être son dernier vœu, alors, je me promis de m’en occuper jusqu’à ses derniers jours. J’étais dans mes pensées et je passais devant l’immeuble de ma sœur lorsque je vis de la lumière dans son appartement. Je n’avais pas le droit d’y aller mais après tout, celui qui y était non plus. J’appelai Charlie qui me demanda de l’attendre mais il était trop long. Je ne pouvais pas laisser filer ça. Je courus dans les escaliers, sortis mon arme de fonction et entrai en toute discrétion.

« Bouge plus ! ». Je reconnus alors que l’intrus sur qui je pointais mon révolver n’était autre que Gabriel Bertollino. Il était à quatre pattes par terre et semblait chercher quelque chose. Dicé aboyait et grognait derrière moi. Il se leva, les mains en l’air, se retourna lentement et me dit :
« Ah Tom, c’est toi, tu m’as fait peur… tu ne me reconnais pas ? C’est moi, Gabriel, tu étais pourtant venu au mariage… »

Oh oui, je le reconnaissais ! Comment oublier ces yeux de serpent ! Je n’ai jamais été pour ce mariage mais je ne pouvais pas choisir pour Béatrice, ma grande sœur, et juger sa vie personnelle.

« - Allons… baisse ton arme voyons, tu n’as rien à craindre de moi !

- Qu’est ce que tu fais ici ? Lui lançai-je sèchement à la figure.

- Je venais simplement chercher quelques affaires qui m’appartiennent.

- Et tu as attendu que ma sœur meure pour venir les récupérer sous le meuble de la télé ?!

- Calme-toi Tom ; tu as aussi peu à faire là que moi… et toi encore moins… avec ton arme. » l n’avait pas tort mais rien ne comptait comme d’ordinaire. Je voulais sa peau.

« - C’est toi qui l’a tuée !!

- Arrête c’est ridicule, tu sais aussi bien que moi et la police que je n’étais pas là la nuit où elle s’est jetée de son balcon.

- Comment tu connais tous ces détails ?

- Je lis le journal comme tout le monde », me répondit-il avec désinvolture. Je ne pensais qu’à lui coller mon poing dans la figure et l’envoyer au trou.

« Elle voulait une pension ? Envisageait de dénoncer tes magouilles frauduleuses ? Avoue-le ! Lui criai-je.

- Ecoute, rien ne prouve que je l’ai tuée, c’est toi qui deviens fou de chagrin ; elle s’est suicidée, c’est triste, tu n’y peux rien ; ce n’est pas de ta faute, mais c’est comme ça.

- Ta gueule ! » Ma voix grimpait et Dicé s’énervait elle aussi. Je ne savais plus ce que je faisais, j’avais mal à la tête.

« Il a l’air sympathique ton molosse, mais peux-tu lui ordonner de ne pas mordre mon pantalon et de ne pas baver sur mes nouvelles chaussures s’il te plait ?! » Il se permettait de faire de la dérision.

« Tu connais cette chienne ?

- Jamais vue »

Il mentait. Une goutte de transpiration coulait sur son front. Il avait peur. Je me sentis revenir tout près du but. Je m’apprêtai à le frapper pour lui arracher des aveux. Pourtant une voix qui m’était familière me sortit de mon élan ; c’était Charlie :

« - Ne fais pas ça Tom ! Mais qu’est-ce que tu veux faire… ?

- J’ai la conviction qu’il est dans le coup Charlie... c’est lui, il a quelque chose à se reprocher ! »
- Ne conclus pas trop vite ! Je sais que c’est difficile pour toi d’accepter un tel deuil. Peut-être as-tu besoin d’être aidé Tom ».

Il baissa mon arme et fit signe à Gabriel de s’éloigner. Je m’accroupis en pleurant. Gabriel s’enfuit. On sortit de l’immeuble et tout à coup Charlie changea de ton avec moi. Il me cria dessus.

« Mais qu’est ce que tu as manigancé ? Tu es passible de prison rien que pour ton intrusion illégale chez la victime. Non seulement tu risques de détruire des preuves mais l’enquête est menacée à cause de tes conneries. Si ce que tu avances est vrai, nous ne pourrons plus le prouver maintenant ! »

Je me contentai de répéter « C’est lui », c’étaient les seuls mots dans ma tête. Ah… j’avais un de ces mal de crâne ! C’est lui. Et je criai à Charlie : « C’est lui !».

Je reçus un coup de poing. Mon meilleur ami me jeta un regard de mépris. Il ne s’était jamais permis cette trahison auparavant. Jamais, non ! Jamais ! Je restai là, seul, dans cette rue. Mais je sentis la petite tête de Dicé me pousser la jambe.


***


Depuis ce jour-là, je n’ai pas cessé de rechercher les preuves. Nuit et jour, jour et nuit. Pourtant, l’affaire fut classée aux yeux des autorités : suicide. Alors ma vie fut désormais focalisée sur ce meurtre. Je me suis installé dans un petit appartement parisien et j'obtins une mutation dans la police scientifique. Je n’ai plus revu Charlie. Dicé vieillit. Elle m’accompagna pendant dix longues années dans une quête désespérée.

J’errais comme souvent devant l’immeuble de ma sœur avec pour seuls acolytes ma fidèle Dicé et mon flacon de whisky. Je ressassais tout ce gâchis. Ce soir-là il pleuvait des cordes. Un moment, j’ai lâché des yeux Dicé et un choc résonna dans la rue comme dans ma tête. Un crissement de pneu. Ma vie. Dicé était couchée là sur cette route. Elle gisait par terre ; son sang coulait sur ses poils longs et soyeux. Elle venait de se faire écraser par un chauffard. Ce n’était pas possible. Je tombai à genoux devant elle. Les larmes coulaient le long de mes joues. Ma vie n’était plus que poussière !

« Noooonnnnn !». C’est là que j’ai vu ! J’apercevais une chose insolite. Un bijou qui séjournait dans le ventre sanglant de ma chienne. Comment avait-t-il pu se retrouver là ? Je pris l’objet dans les entrailles ouvertes de Dicé. Même s’il était abimé, je reconnus un bouton de manchette. J’essayais de lire, il semblait être en or. Tout devenait fulgurant dans ma tête lorsque je vis ce « B », le sigle de la famille Bertollino. Il devait accessoiriser une belle veste ? Un bouton en or… Pourquoi pas sur une veste de réception par exemple. Tout s’expliquait devant moi. Je fulminais des reproches ! Gabriel n’avait qu’à prétexter sortir quelques instants de sa réception, pour pousser ma sœur du haut de son balcon. Cette dernière avait dû essayer de se rattraper avec la manche de Gabriel et dans la lutte lui a arraché son bouton de manchette. Dicé, petit chiot, a sûrement avalé le bouton qui brillait. Cela expliquerait que Dicé grognait lors de sa rencontre avec Gabriel qui ne devait sûrement pas être la première. Il affirmait ne l’avoir jamais vue ! Alors comment Dicé a-t-elle pu avaler ce bouton puisqu’elle n’a été chez ma sœur qu’un unique jour, le jour de son assassinat. Je le tenais ! Enfin ! Les preuves avaient été si difficiles à réunir et pourtant si près de moi ! J’exultai. Un rire nerveux. Je réalisai au même moment que j’avais perdu tant de temps ! La conductrice de la voiture qui écrasa ma compagne d’infortune, me dit paniquée :

« - Oh mon Dieu…qu’est ce que j’ai fait, je suis désolée… Mais qu’est ce que vous faites ? Moi je ne l’écoutais pas et lui suppliai :

- Qu’est ce que vous lisez sur ce bouton ?

- Il n’y a pas de bouton Monsieur !
- Mais si… regardez ! ». Elle ne voyait rien. Mais moi je la voyais ma vengeance. Oui je la voyais. Elle ne s’est pas suicidée. Je le savais. J’avais raison ! C’est lui qui l’avait tuée. C’était lui !

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