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The Red Ripper

A tous ceux qui liront ces quelques lignes…

« Bonjour,
Voilà, je sais que vous me pourchassez et que vous vous demandez pourquoi ces meurtres ? Ainsi je vais vous expliquer mon œuvre. J’ai fait jusqu’ici 38 morts, tous éventrés et baignant dans leur sang… 38 morts, et je ne m arrêterai pas là, j’en veux 63. Pourquoi 63 ? Parce le général Mussot est passé au pouvoir en février dernier à 63 % des voix. Que nous puissions élire un président qui n’a de cesse d’augmenter la précarité, de favoriser les plus riches, de mener une politique d’immigration fascisante, de créer une police spéciale dont le but est de pourchasser des personnes, et d’éliminer la contestation, cela me gêne, et c’est pourquoi, je tuerai 63 personnes adhérentes au parti de ce speudo-démocrate pourri. Maintenant je vous laisse, je dois encore tuer 25 personnes pour finaliser ma gloire. Encore bon courage pour me trouver et mes respects. »
The Red Ripper.
Je ne sais pas pourquoi, j’ai signé « Red Ripper ». Je crois que cela vient d’un délire. « Red Ripper » veut dire « éventreur rouge ». Cela exprime mes idées mais aussi comment sont tuées mes victimes. Elles sont éventrées, l’idée me vient d’un célèbre anglais qui sévissait à Londres, il y a plusieurs siècles, sauf qu’à notre époque, il est plus difficile de ne pas se faire avoir… Voilà pourquoi, j’ai une valise contenant mes outils :

- Des gants en cuir qui empêchent toutes empreintes suspectes sur les lieux.

- Un bonnet (comparable à ceux que l’on trouve dans les hôpitaux). Il sert à éviter de perdre tout cheveu qui pourrait être analysé (je me serai de toute façon rasé préalablement).

- Une blouse qui sera brûlée après utilisation comme à chaque fois avec l’appartement de la victime.

Les précautions sont peut-être extravagantes mais elles me protègent. Ah, j’oubliais, mon arme, un simple couteau de cuisine, il est pointu et affûté et ça me suffit.

Ce soir, ma victime se nomme Béatrice Merkel, c’est la banquière d’un camarade à moi. Il est habile des mots et a réussi à lui soutirer des informations la concernant (en la courtisant). Maintenant, et je sais où, quand et comment frapper.

Je me rends à vingt heures, au 3 place de l’Italie dans le 13e. Je reste dans la rue dans ma voiture, caché derrière un journal. A vingt heures vingt, il fait nuit et il n’y a pas un chat dehors (depuis qu’une suite de meurtres a eu lieu dans le quartier, personne n’ose s’aventurer dans les rues).

Je patiente jusqu’à vingt-trois heures puis je passe à l’action. Je suis déjà prêt, j’ai mis mes gants, ma blouse et un gigantesque pardessus noir en cuir. Je m’avance vers la porte et à mon grand étonnement, je trouve celle-ci ouverte. Moi qui savais fracturer les portes sans aucun bruit ou presque, je croyais devoir casser celle-ci. J’entre donc dans la maison et découvre un vaste couloir jonché de livres écrits en allemand et aperçois avec effroi « Mein Kampf ». D’un coup, tous mes remords étaient envolés et j’allai donc donner un terme à la vie de cette femme.

J’avance, essayant de trouver où elle se cache, mais en ouvrant une porte je tombe sur un molosse montrant les crocs. J’ai déjà eu à faire à ce problème et donc je sors d’une poche de ma blouse deux boules de viande imprégnées de somnifère, qu’il avale en une bouchée. J’ai vraiment tout prévu et il s’endort en quelques minutes. Je prends des somnifères car je répugne à tuer le plus grand ami de l’homme et de plus, un chien ne choisit pas son maître.

Je prends mon temps et silencieusement je trouve sa chambre et tourne discrètement la poignée. Elle est là, dormant. Elle semble fatiguée et doit avoir quarante-six ans à vue d’œil. Mon bonnet me gratte le haut du crâne. Je lui plaque ma main contre la bouche, la réveillant. Ses yeux se remplissent d’effroi, mon couteau lui plonge dans le ventre et remonte lentement lui dessinant une boutonnière gigantesque. Ses draps et ses vêtements s’emplissent de sang : c’est fini.

Je vais chercher mes jerricans d’essence et brûle la maison en commençant par la chambre de Merkel. Je suis assez heureux de voir sa maison brûler mais…. Le chien… vite ! Je cours entre les flammes et ramène le cabot dans ma voiture. Je me suis attardé, j’entends des sirènes de pompiers au loin. Je fuis encore une fois, laissant ma lettre scotchée à un réverbère. Je fuis pour retrouver mon logis accueillant, mais j’ai gagné un chien et un titre dans les journaux le Red Ripper est né et ce n’est plus qu’un vulgaire assassin…

TL
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